Le message de Guidel
Venant après les débats très libres parfois animés mais toujours déférents du conseil national (élargi à tous les présents ce 27 septembre), François Bayrou dans son discours de clôture de l’université de rentrée de Guidel a donné des indications fortes et claires sur le positionnement du MoDem dans le contexte politique actuel. Il devait également développer ce que sont les perspectives s’ouvrant pour le Mouvement Démocrate à l’horizon 2014 et sur le long terme.
Le président du MoDem se situe désormais nettement dans l’opposition à François Hollande.
Plus que le non respect par le président de la République de ses promesses de campagne auxquelles il n’a jamais donné crédit, il avance deux raisons principales pour justifier son attitude. Tout d’abord l’absence de la prise de mesures adaptées à la situation catastrophique du pays sur arrière-plan d’incohérence de l’action gouvernementale. Ensuite le refus par François Hollande d’organiser le référendum sur la moralisation de la vie publique qu’il s’était engagé par écrit à mettre en œuvre en cas de blocage par les assemblées de la réforme des institutions (non cumul des mandats, notamment) . Hollande fait sienne la célèbre déclaration de Pasqua : « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » !…
« Seule l’unité du centre peut redonner espoir aux Français ».
L’UMP est profondément divisée, et pas seulement sur le choix de son leader, mais sur ses fondements idéologiques. Elle est dans l’incapacité de construire un projet politique. Le PS et ses satellites sont dans le même état. Or, ils sont au gouvernement… Le discrédit les atteignant les uns et les autres nous expose aux extrêmes, en premier lieu le FN.
Seul le centre rassemblé peut appeler au sursaut et offrir une sortie de l’impasse dans laquelle les partis au pouvoir depuis des décennies ont plongé le pays. C’est le devoir du centre d’agir en préparant un projet intéressant les Français afin de leur épargner la stagnation, ou pire les dangers de l’aventure.
L’alliance MoDem – UDI a pour dessein de préparer cette authentique alternative politique en venant casser le monopole du pouvoir de l’UMP et du PS. De même, elle a pour objectif de définir un solide projet européen où la démocratisation de l’Union sera une priorité. Pour le président du Mouvement Démocrate, cette alliance est tout autre chose qu’un simple arrangement électoral de circonstance.
Le rassemblement du MoDem et de l’UDI n’est pas la fusion des deux formations, mais un accord formalisé de travail en commun.
François Bayrou a posé clairement les conditions qu’il entend mettre à la conclusion d’un « protocole » définissant la nature et l’étendue des relations entre le MoDem et l’UDI. Le maître mot est « indépendance ». Indépendance des deux formations, l’une par rapport à l’autre : chacune devant être respectée dans son identité, son histoire, son originalité ; indépendance vis à vis des autres partis : le MoDem ne rentrera jamais dans un jeu d’alliances automatiques avec quiconque.
Cette réunion MoDem – UDI n’a rien à voir avec une renaissance de l’UDF. De même, il n’y a pas davantage de virage à droite actuellement, qu’il y a eu de virage à gauche précédemment. Le MoDem a été et demeure une force politique indépendante qui ne peut pas être définie par rapport à la sempiternelle classification droite – gauche. Si le centre existe aujourd’hui, c’est parce que le MoDem a toujours voulu rester libre par rapport aux partis dominants. Pour le Mouvement Démocrate, « faire de la politique autrement » c’est faire que la vie politique ne soit pas le clivage des citoyens en deux camps irrémédiablement antagonistes, et être dans l’opposition systématique à l’un tout en étant dans l’approbation inconditionnelle de l’autre. C’est construire un projet politique novateur en rassemblant tous ceux qui aspirent à un progrès social. C’est donc à l’inverse de vouloir tout faire pour battre le camp adverse et assurer la victoire de son camp pour exercer un pouvoir sans partage.
Que puis je dire à ceci, qui est écrit intelligemment . Le MoDem est et existera aussi longtemps que la force sera en nous.