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Handicap et précarité : le témoignage de Lucienne Soulier

 

C’est à l’occasion du retour de Jean Lassalle à l’Assemblée Nationale, le point de départ et d’arrivée de son « tour de France », que Philippe Seigneur a interviewé Lucienne Soulier sur le « cahier de l’espoir » (*) qu’elle avait rédigé pour exprimer son ressenti sur comment vivent les personnes en situation de handicap, de précarité sociale, et de ce fait, très souvent, d’exclusion. Voici les propos de cette militante du MoDem de Saône-et-Loire :

– Philippe Seigneur : Quelle réponse donner pour l’heure à propos de la prise en charge du handicap et de la difficulté sociale ?

Lucienne Soulier : La politique d’action sociale ne répond pas aujourd’hui, ou de façon insuffisante, à la demande des personnes concernées par ces problématiques. Est en cause le dysfonctionnement entre les différentes institutions d’action sociale, mais également entre celles-ci et les institutions hospitalières, voire judiciaires.

– PS : Quels sont les manques ?

LS : La manière de prendre en compte les personnes doit évoluer dans le sens d’une approche humaniste. Il est nécessaire de donner la parole aux personnes en situation de handicap, comme en situation de difficulté sociale qui ont des choses à dire sur ce qu’elles vivent, ressentent, souhaitent. Les politiques de leur prise en charge ne peuvent pas être définies uniquement par des politiciens et des administratifs. Les personnes concernées doivent être associées. Et cela, même si toutes ne possèdent pas des capacités d’expression comparables à celles des décideurs politiques.

Leur grande souffrance est d’être considérées comme des « sous-hommes », dès lors qu’elles sont placées en situation de handicap et / ou de difficulté sociale. Tout homme a sa dignité, sa fierté, a droit à être considéré et respecté !

De plus, pour les personnes qui souffrent à la fois d’un handicap et sont en situation sociale difficile, il est indispensable qu’elles soient perçues dans leur globalité. Or, il est trop fréquent que le seul handicap soit abordé en dehors de toute considération du problème social, ou réciproquement. Une personne est un être indivisible et à prendre en considération comme tel.

– PS : Comment faire ?

LS : Si certaines personnes en difficulté se réfugient dans l’assistanat des pouvoirs publics, la plupart n’attendent que d’être traitées au même niveau que les autres citoyens. Chacun doit se prendre en charge en fonction de ses capacités physiques et financières. Personnellement, si je ne m’étais jamais « bougée », je n’en serais pas là où j’en suis aujourd’hui.

Il faut que le regard des autres vis à vis des personnes handicapées ou en précarité sociale change. Il s’agit de sensibiliser à cela tous les citoyens de notre pays, quel que soit leur âge et leur propre situation sociale. Il s’agit d’humaniser les rapports entre les individus. Les partis politiques ont un rôle à jouer pour faire évoluer les choses.

Bien sûr, les personnels des services sociaux ou médicaux, hospitaliers et de justice, etc. doivent être formés pour que leur approche professionnelle des personnes qu’ils ont en face d’eux ne se réduise pas à la seule étude de problèmes sans voir toute la personne qui en souffre.

(*) voir le site www.ledeputequimarche.com

 

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