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Dans les médias : 2ème quinzaine de novembre

 1 –  OU VA L’UMP ?…

Depuis le dimanche 18 novembre, tous les médias se sont focalisés sur la lutte entre François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP, au point de passer au second plan les problèmes économiques actuels, et du même coup les questions politiques qui en résultent. D’heure en heure, les péripéties du combat ont été à satiété annoncées, analysées, commentées, et ses suites, supputées, voire prophétisées.

Faut-il revenir encore sur cette dramaturgie ? Oui, mais seulement sur ce qu’elle met en lumière de la vie politique française…

Notamment, 20 Minutes, Le Monde et Le Figaro ont retenu des propos de François Bayrou exprimés lors de l’émission les « 4 Vérités » de France 2 du 22 novembre, son jugement sur le conflit entre les deux leaders du principal parti d’opposition : « la crise traversée par l’UMP est un symptôme de la décomposition de la vie politique en France », ce qui rappelle au président du MoDem « de manière frappante ce qui s’est passé à la fin de la IVème République, juste avant 1958, parce que la vie politique ne correspond plus à la réalité des sensibilités du pays ». Dans cette même émission, François Bayrou, en dressant la différence dans la conception que Jean-François Copé et François Fillon ont du rôle de l’opposition, a rappelé sa conviction à propos du rôle que doit jouer l’opposition dans une démocratie apaisée et de sa responsabilité politique à l’égard du pays et des Français : « On est devant une explosion, et une explosion sur le fond. Il y a d’un côté une sensibilité qui dit, la mission de l’opposition, c’est de s’opposer pour faire tomber le gouvernement. Et une autre sensibilité qui dit, nous devons aussi porter le rassemblement pour aider à l’avenir du pays. Je suis plus proche du rassemblement que de l’affrontement systématique ».

Interviewé le 27 novembre par Michel Aphatie sur RTL sur ce combat des chefs à l’UMP, le président du MoDem François Bayrou a repris son analyse dont, entre autres, Le Figaro et Le Point ont relevé ce point de vue : « Aujourd’hui, c’est affreux pour tout le monde. Je ne crois pas du tout que (la crise) profite aux mouvements démocratiques. Je pense que si elle profite à quelqu’un, c’est à l’extrême droite. Vraiment, c’est un épisode qui aura été négatif pour l’ensemble de la responsabilité politique en France, et cela veut dire aussi que toutes les règles qui organisent la démocratie française sont à revoir ; franchement on ne peut pas continué comme ça ». Il est à souligner que de plus en plus de politologues de sensibilités différentes ont, dans des émissions télévisées, posé à leur tour le problème de la pertinence des institutions de la Vème République…

Quant au quotidien Sud-Ouest, ce sont les déclarations de François Bayrou faites il y a dix ans qu’il choisit de citer. Lors du congrès de création de l’UMP. tandis que Philippe Seguin exprimait avec force son opposition à la création d’un parti unique de la droite, celui qui devait créer le MoDem, s’étant invité au Zenith de Toulouse en ce 23 février 2002, devait lancer aux dix mille personnes très en colère de sa venue : « on entend dire que nous pensons tous la même chose, alors c’est qu’on ne pense rien ! ». Et de déclarer aux journalistes l’interrogeant lorsqu’il quittait le congrès « le mariage de droites opposées, l’une dure, l’autre plus mesurée ne pouvait à terme fonctionner »…

 

2 –  LES « FOUCADES » D’ARNAUD MONTEBOURG

« on est en droit de demander au gouvernement d’être un peu plus équilibré et d‘agir un peu moins par foucades, par invectives, et d‘agir un peu moins par ces mots qui sont insupportables pour l’entreprise et pour ses salariés », C’est en ces termes que François Bayrou a répondu à Jean-Michel Aphatie sur RTL à propos des discours du ministre du Redressement productif proclamés au sujet de l’avenir de Arcelor-Mittal.

Plutôt que lancer des « invectives » et des déclarations (non dénuées d’arrière pensée politique vis à vis de ses amis du PS… ) laissant croire aux salariés dans l’inquiétude qu’une solution est trouvée pour sauver Florange, Arnaud Montebourg aurait du choisir une autre « manière de prendre des sujets qui sont, pourtant, parmi les plus graves et les plus difficiles que nous ayons à traiter ».

Après avoir proclamé à l’Assemblé nationale qu’un repreneur était prêt à racheter le complexe industriel, le ministre se tourne vers la solution de la nationalisation avec un souci d’annonce aussi grand et sans évoquer les conséquences juridiques et financières d’une telle mesure. Et François Bayrou d’indiquer ce qui lui paraît devoir être dit aux Français, à commencer par les ouvriers sidérurgistes d’Arcelor-Mittal : « La vraie question pour Florange : industriellement, que peut-on faire ? La nationalisation, n‘est pas un but mais un moyen ! » et « Est-ce que ce que nous allons produire à Florange va trouver des clients ? Si cette production ne trouve pas son marché, nous allons nous retrouver avec ce site sur les bras, Dans les circonstances où nous sommes, alors qu’il n’y a pas d’argent, ce serait une situation extrêmement risquée ». En effet, Arnaud Montebourg passe sous silence qu’une nationalisation entraîne une indemnisation du propriétaire actuel par les finances publiques et le respect de règles juridiques françaises et européennes. Par ses questions, François Bayrou attire l’attention sur tous ces problèmes : « la nationalisation, partielle ou totale, obéit à des règles légales. La première : une indemnisation juste et préalable. Il y a des risques sur les finances publiques, qui demandent à être pris en compte de façon sérieuse ».

 

 

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