UR 2012 – GUIDEL : du discours de FRANCOIS BAYROU…
Voici les extraits les plus marquants du discours de clôture des Universités de rentrée prononcé par François BAYROU à Guidel le 30 septembre 2012.
S’appuyant sur des convictions fortes, empruntes de pragmatisme (nécessité de rester fidèle à ce que l’on est – opposition à la bipolarisation), François Bayrou, tout en précisant ce qu’est pour lui le Centre, développe la proposition adressée à l’UDI et à son président, trace une méthodologie pour aborder les élections à venir : municipales, européennes, présidentielle.
– Les bases
. nécessité de rester fidèle à ce que l’on est
« J’affirme que la politique est aussi une question de fidélité et, la première des fidélités politiques, c’est la la fidélité à soi-même, à ce que l’on croit, à ce que l’on aime, à ce que l’on est. C’est à ce prix que vous pouvez vous faire entendre, c’est comme cela que l’on vous écoutera. Et c’est comme cela, en étant fidèle à soi-même, fort dans ses convictions, solide dans ses idées, que nous serons les élus que méritent les idées que nous défendons ».
. Opposition à la bipolarisation
« Je vous le dis, pour un pays, particulièrement en temps de crise dure, la division est mortelle et l’unité est la seule chance. Dans un pays particulièrement en temps de crise, l’unité est un devoir et c’est ce devoir-là que, nous, nous avions l’intention de défendre. »
« Et c‘est précisément car il est plus difficile de dire la vérité que de multiplier les mensonges, c'est précisément car il est plus difficile d'obtenir l’unité que de cultiver la division que nous avons choisi de construire ensemble le Mouvement Démocrate en France. » « Et c'est pour cela que je conteste la bipolarisation, car, au nom de la logique des camps, elle justifie tous les excès des plus durs de son camp. Elle ferme les yeux sur leurs dérives au nom du pas d'ennemis à droite ou du pas d'ennemis à gauche. Et, au bout du compte, cela revient à ce que ce soit ceux-là, ceux qui cherchent la division qui en viennent à régner sur les esprits. C’est pourquoi nous qui sommes les démocrates en France, nous aimons aussi l‘idée de Centre, car le Centre, c'est ce qui se bat toujours contre les extrêmes. »
– Le présent
. Qu’est-ce que le Centre ?
« Le Centre, c‘est le lieu où l'on refuse de regarder ses concurrents comme des adversaires et ses adversaires comme des ennemis. Cela n’a rien d'angélique, c'est pragmatique, car ce sont ceux qui ont une certaine vue de l'histoire des hommes, car ils préfèrent la conciliation à l'agression et c’est pourquoi nous défendons et nous servons l’idée de l’unité du Centre, pas aujourd’hui en 2012 seulement, pas épisodiquement, pas accidentellement, toujours. » « Quand on nous expliquait qu'il fallait que le Centre se scinde, car il fallait qu'une fois pour toute, il fut clairement à droite, nous défendions son intégrité et son unité et son originalité et, aujourd’hui, nous disons : Si le Centre existe, alors le Centre est un. Il n'y a pas de Centre droit, de Centre gauche ou de Centre ailleurs. Le Centre n'a pas besoin d’adjectif. Le Centre n'a pas besoin qu'on le renvoie sur le côté, car, sans cela, c'est sa vocation qui disparait et son être même qui se dissout. Et enfin, le Centre doit se définir par lui-même et pas par rapport aux autres. »
. Proposition de coopération
« Le Mouvement démocrate affirme son offre de coopération, de travail en commun, de démarche unitaire, d’unité — j‘ai suivi une gradation, peut-être est-ce la gradation du temps —, si tous ceux qui s’inscriront dans la reconnaissance des vertus du Centre, de la vie politique française, à une condition, que le Centre soit le Centre, qu’il s’assume, qu’il soit fier de ce qu’il est. Autrement, il est un ersatz et personne ne choisit la copie, on va droit à l’original. »
« Je veux dire en votre nom et avec l’expérience que nous pouvons travailler avec la droite et nous l’avons fait souvent et je l’ai fait souvent, si la droite est compatible avec ce que nous croyons dans son projet, et dans ses intentions et dans sa manière d’être (…) De la même manière, nous pouvons travailler avec la gauche, si la gauche est compatible avec ce que nous croyons. »
« Nous pouvons nous allier, mais nous ne devrons pas nous dissoudre. Il n’y a pas d’allégeances obligatoires, il n’y a pas d’alliances obligatoires, car l‘alliance obligatoire, ce n’est pas une alliance, c’est une soumission, spécialement quand on prétend obliger le Centre a renoncer à son histoire, à son passé. »
– Le futur
« C’est ce que nous avons toujours voulu faire [l’unité du centre], c’est pour cela que nous sommes là, pour cela que le Mouvement démocrate a été créé. Ce centre uni, nous en aurons le plus grand et le plus urgent besoin pour les échéances qui viennent ; »
. Élections municipales
« On en aura besoin pour les échéances locales.
Je dis a l’avance, constituez des équipes aussi larges que possible, mais, par pitié, pensez que ce sont les candidats qui font les bonnes équipes et qu’évidemment les bonnes équipes soutiennent les candidats après. Et donc, mettez -vous en recherche, j‘allais dire en chasse, en recherche de tous ceux et de toutes celles qui, sur le terrain, sont capables de porter, pas seulement notre étiquette, je me moque des étiquettes, mais notre vision, notre manière d’être, notre identité génétique, qui est, à chaque fois qu’on le peut, de se faire un devoir de tirer la vie civique et la vie politique vers le haut au lieu de perpétuellement la faire tomber et s’effondrer vers le bas des passions et des détestations et des vulgarités… »
. Élections européennes
« On en a besoin pour les élections locales et on va en avoir besoin, de cette force, du Centre uni, pour les élections européennes et c’est sur ce point que je voudrais achever mon propos non pas seulement car nous aimons les députés européens qui sont dans nos rangs et nous allons en avoir besoin naturellement pour défendre des sièges, Mais ce n’est pas l’essentiel : nous allons en avoir besoin pour proposer une vision différente et originale de l’avenir européen, du destin européen. »
. Élection présidentielle
« … Je vous le dis tranquillement, le jour venu, le jour de l’élection présidentielle, s’il y a plusieurs candidats [du Centre], et ce n’est pas facile de devenir candidat à l’élection présidentielle… eh bien Marielle de Sarnez en a fait la proposition, nous organiserons les primaires du Centre et le Centre aura son candidat ; »